Huile sur toile, Jeune garçon à la tartine par Jeanne MALIVEL
Huile sur toile, Jeune garçon à la tartine par Jeanne MALIVEL
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Jeanne MALIVEL 1895-1926
Dessiner, graver, peindre, créer du mobilier et des textiles ornementaux, réinventer l’artisanat breton : entre 1914 et 1926, son œuvre foisonnante révèle une artiste fidèle à ses racines tout en s’inscrivant dans le bouillonnement esthétique de son époque.
Un engagement artistique, social et féministe
Née à Loudéac, dans un petit village rural de Bretagne, au sein d’une famille de négociants éclairés, Jeanne a la chance de pouvoir suivre des études où son talent pour le dessin se manifeste très tôt. Soutenue par sa famille, elle prépare, à 19 ans, le concours d’entrée aux Beaux-Arts de Paris et le réussit.
Malheureusement, la guerre de 1914 frappe l’Europe de plein fouet. Jeanne s’engage alors comme bénévole à l’hôpital. Pendant ses rares moments de liberté, elle continue à dessiner et s’initie à la gravure.
À la fin de la guerre, en 1918, elle repasse le concours des Beaux-Arts et se classe 4ᵉ. Elle partage ensuite un atelier à Montparnasse, un quartier historique des artistes, avec un maître verrier et une sculptrice. Imprégnée de cette effervescence artistique moderne, elle participe à la Guilde de Notre-Dame et aux ateliers d’artistes de Maurice Denis.
Informations complémentaires
Dimensions | 28,5 × 21 cm |
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Cependant, Jeanne souffre du mal du pays et décide de retourner en Bretagne, où elle est nommée professeure aux Beaux-Arts de Rennes. En 1917, elle est marquée par le discours inspirant du célèbre peintre et graveur Maxime Maufra, qui exhorte les artistes à s'engager dans la valorisation de la création artistique bretonne. À partir de ce moment, une grande partie de son œuvre est consacrée à la mise en valeur du patrimoine breton.
Elle réalise des éditions de gravures racontant l’histoire de la Bretagne, du mobilier et des textiles. Elle aspire à harmoniser les formes et les couleurs des bois d’ameublement avec les tableaux, les décorations murales et les broderies des tentures.
L’Ar Seiz Breur : une vision moderne de la Bretagne
Jeanne participe à la fondation du mouvement Ar Seiz Breur ("Les Sept Frères"), qui allie le meilleur de la tradition bretonne aux nouvelles visions de l’art moderne. Ce mouvement rejette les clichés folkloriques déformés par le tourisme naissant.
La consécration de Jeanne Malivel arrive en 1925, lors de l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes à Paris. Le collectif obtient la décoration de la salle principale, et Jeanne reçoit la médaille d’or pour ses céramiques.
Malgré une carrière écourtée – elle décède à seulement 31 ans –, Jeanne Malivel continue, pendant dix ans, à faire rayonner la Bretagne à travers ses créations.
« Mon désir de toujours est de rester bretonne, de travailler dans mon pays à l’art de mon pays. »
De son expérience à l’hôpital, où Jeanne n’a cessé de croquer les soldats, émerge dans ses œuvres une touche vive et acérée, portée par un pinceau aiguisé. On y perçoit une certaine grandeur, ainsi qu’un lyrisme mêlant tristesse et espoir.
Lors de ses séjours à Paris, elle côtoie également des artistes des mouvements Arts and Crafts anglais et Bauhaus allemand, qui s’efforcent de rapprocher l’art de l’artisanat. Cette communion transparaît dans ses œuvres, à l’image de notre tableau, où le cadre a été conçu par l’artiste elle-même.
Ce tableau provient de la descendance de l’ébéniste et sculpteur Julien Bacon, avec qui Jeanne collaborait à l’atelier Saint-Guénolé, à Caurel.
Critique de l’époque :
« Sa peinture est ardente, sincère et vraie, à peine emprisonnée par le souci de maintenir dans le caractère décoratif, qui sied à ses dispositions quasi-masculines, les manifestations de son étonnante facilité. [...]
nous sommes loin des mièvres prestations que nos modernes adolescentes élaborent entre une leçon de piano et une séance de couture, se donnant tout au plus la peine de glaner, par-ci, par-là, les parti pris qui sont nécessaires à l'envahissant snobisme de notre époque ! (...)
Et l'imprécise poésie qui se dégage du jeune talent de Mlle Malivel plaît justement par son absence de féminité trouble et cette vigueur .