Au cours du XVIIIe siècle, l’influence de l’art belge diminue. Les événements politiques, l’attraction de la capitale parisienne, ne permettent pas aux artistes de renouveler le genre de la peinture. Les écoles parisiennes influencent désormais les nouvelles personnalités belges.
Ce n’est qu’à partir de 1815 que les arts se mettent au service de la politique. Guillaume II des Pays-Bas, par ses actions de mécénats, remet au goût du jour la peinture d’histoire et le néo-classicisme (un art léché inspiré de l’antiquité).
Jacques Louis David, le plus grand représentant français de ce courant, formera toute une génération de peintres jusqu’à son exil volontaire. Cet événement donne un regain à la peinture belge et un renouveau dans le genre de la peinture locale.
LA SCÈNE DE GENRE
La scène de genre (souvent des scènes de la vie quotidienne), va devenir un genre prisé par les artistes à partir de 1830.
Les peintres belges vont y voir l’occasion de rencontrer le peuple.
L’aspect romantique que pouvaient avoir ces scènes au XVIIème siècle va se tourner vers une observation plus réaliste.
L’œuvre de Ludovic Geluwe, « Les blanchisseuses », exposé à la galerie, démontre l’histoire de ce style influent dans l’huile sur toile
huile sur toile, « Les blanchisseuses », Ludovic Van Geluwe, 1850
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Cette œuvre est d’abord présentée au Salon de 1850 à Paris sous le numéro 2292. L’artiste dépeint de manière saisissante une scène de la vie quotidienne des femmes du peuple et des petits métiers. Toute l’attention du spectateur est posée sur les deux femmes, au centre de la scène et illuminées par une lumière blanche.
Dans un jeu de contraste des habits, des ombres, et de la lumière, Van Geluwe donne ses lettres de noblesse à la scène représentée. Le tableau est également plus grand que les toiles habituelles destinées à ce genre.
LE PAYSAGE
Dans les années 60 les goûts évoluent. L’envie de modernité qui touche la France touche aussi la peinture belge. De nombreuses académies de peinture se créent, de nombreux Salons voient le jour, et des tendances émergent.
La peinture de paysage, par exemple, fait partie d’un de ces genres en vogue et évolue dans différents styles : réaliste, peinture de plein air, impressionnistes », etc.
Les ports, la mer, le peuple, et l’industrialisation en sont les thèmes principaux
L’artiste Jean Baptiste Degreeff s’inscrit pleinement dans cette modernité.
huile sur bois, « Port animé », Jean-Baptiste Degreef, 1852-1894
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Degreef fut l’un des premiers en Belgique à pratiquer la peinture en plein air.
Notre tableau, dans des camaïeux de gris et de marron, nous plonge directement dans l’atmosphère des ports du XIXème siècle.
L’oeuvre est en mouvement. Le spectateur est emporté dans ce bruit sourd de l’industrialisation en marche et se place au centre de charrettes en mouvement, de fumée, et de bateaux.
Pour illustrer également ce début du XIXème siècle, Kurt Peizer, formé à l’académie d’Anvers, est notamment célèbre pour avoir associé une vision romantique du paysage où se mêle des émotions humaines.
L’artiste peint tout au long de sa vie ce monde qui fut celui de son enfance et de son adolescence.
Il réalise entre autres un ensemble de trois huiles sur toiles prénommé « La Mer dans un cadre unique et original ».
3 huiles sur toiles, « La mer », Kurt Peizer, 1887-1962
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Peizer préfère la peinture de plein air. Il prône une peinture libérée des codes académiques, une peinture qui dit émotionnel : « Pour recréer, il faut redevenir soi, il faut être ému, boulversé », écrit-il.
La mer, l’artiste la représente avec une touche proche de celle des expressionnistes allemands : une palette vive, des tons forts et un coup de pinceau agile et acéré.
En réaction contre l’académisme, la Société libre des beaux-arts naît en 1868. De nombreux artistes belges veulent désormais réaliser une nouvelle peinture plus réaliste, plus libre, plus impressionniste, plus symboliste.
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Elle influencera toute une future génération de peintres, dont Alfred Bastien fera partie. Les peintres continuent alors à expérimenter la division des tons, des couleurs et des contrastes comme les grands-maîtres français, tels que Delacroix et Courbet, l’avaient fait auparavant.
Formé, à l’origine, dans la pure tradition académique, Bastien marque la société artistique des post-impressionnistes à la fois par ses paysages et natures mortes.
L’artiste apprend à maîtriser la lumière lors de ses voyages au Maroc et en Algérie. Sa pratique du plein air et son goût « du croquis » se feront aussi dans les tranchées
Ce n’est qu’à son retour de la guerre qu’il se consacre pleinement à la peinture, notamment de paysage.
Pour Bastien ce n’est pas le dessin qui fait l’œuvre mais bien la lumière qui la construit. Seul prime l’émotion donnée au spectateur, pour une touche vive et colorée aux contours flous
Le représentation maritime reste importante jusqu’au XXe siècle comme le démontre l’huile sur toile d’Alphonse Van Beurden II, Voiliers aux ports », présentée à la galerie.
Huile sur toile, Marine, « Voiliers au port », Alphonse Van Beurden II, XXe
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Élève puis professeur de l’académie des Beaux-arts d’Anvers, Van Beurden II est un peintre de figures, de paysages, et décorateur.
Oswald Poreau illustre également très bien cette rupture qui s’opère face aux codes académiques à travers ses représentations de paysages des Pays-Bas. Dans une de ses œuvres présente à la galerie intitulée « Port industriel », l’artiste est un impressionniste au réalisme libre qui peint des paysages, mais aussi le monde manufacturier qui l’entoure.
huile sur toile, « Port industriel », Oswald Poreau, 1954
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L’artiste représente ici les usines de Schaerbeek, une commune près de Bruxelles d’où il est originaire.